Electrique

A. Contexte historique :

La Ford T est la premiere automobile commercialisée en grande série à partir de 1908.


(photo Wikipedia)

1908 : 182000 abonnés au téléphone en France pour 41 Millions d’habitants.
1908 : un français sur deux habite à la campagne. Un français actif sur 2 travaille dans l’agriculture. 
 

A la fin du XIXème siècle les découvertes liées à l'utilisation de l'électricité sont nombreuses. La pile a été inventée par Volta en 1800, puis la pile de Grenet en 1850, Hughes a déposé un brevet en 1878 pour le premier microphone a granule de carbone, en même temps que Blake.

B. Invention - apparition :

Graham Bell , né en 1847 à Edinbourg, était orthophoniste comme son père et son grand-père. En 1870, il s'installa au Canada puis en 1872 aux USA dont il acquit la citoyenneté en 1882. Il enseignait à des enfants malentendants et s'est marié à une de ses élèves, Mabel Hubbard en 1877.

licence Wikipedia 
(Graham Bell en 1876 avec son téléphone) photo wikipedia

Selon les sources, on estime que ses premières recherches visaient à rendre visibles, aux yeux de ses élèves, les vibrations acoustiques de l'air. Certains pensent qu'il a aussi voulu faire entendre son épouse ou aider sa mère à l'aide d'un appareil utilisant un micro, un écouteur et une batterie. Toujours est-il qu'il a déposé le premier brevet du téléphone en 1876 et que c'est Louis Jacobson qui a déposé le premier brevet pour une aide auditive en 1878, en Allemagne.
La principale différence de principe entre les deux inventions est que l'une permet d'augmenter la distance de transmission du son tandis que l'autre permet d'augmenter la puissance du son.

Plusieurs brevets suivirent : aux USA Miltimore (1892), Collins (1899) et surtout Hutchinson (1898-99).
Ferdinand Arlt est parfois crédité comme étant l'inventeur du premier appareil auditif électrique en 1900 mais selon Berger, aucune source ne vient étayer cette hypothèse et il s’agit d’une faute de frappe. Son appareil aurait été présenté pour la première fois en 1906 à la clinique du Pr Politzer de Vienne.

C. Principe : 

L’appareil auditif est alors composé de 3 parties en série : le microphone, la pile et l’écouteur. La pile crée un courant continu dans le circuit. Ce courant est modulé par le microphone qui est une résistance variant en fonction de la pression acoustique qui s’exerce sur sa membrane (écrasant des billes de carbone). L’écouteur (de forte impédance) est constitué d’une membrane sensible au champ electromagnétique d’une bobine. Les variations de courant provoquent des variations de position de la membrane qui modifie donc la pression acoustique. L’amplification n’est possible qu’en augmentant le courant du circuit et en jouant sur les rapports entre la membrane du microphone (sensibilité) et la membrane de l’écouteur (rendement). Acousticon SRB, SRD et Massacon (de + en + grand selon l’importance de la perte auditive).

En 1924 un amplificateur (booster) electromagnétique à grenaille est ajouté directement sur la pile. Le gain passera d’une dizaine de dB dans les premiers modeles à 30 dB sur les plus récents.

Photo Booster  

schéma d'un amplificateur à grenaille 

La qualité dépend directement de la résonnance propre des membranes. La bande passante est limitée par le microphone et s’étend d’environ 500 à 2500 Hz. Ce microphone est de plus fragile car sensible à l’humidité et au tassement de ses billes de carbone (d’où un moins bon contact avec la membrane).

La taille des piles et des microphones était telle que les premiers appareils étaient souvent disposés dans de petites mallettes de la taille d'une brique de boisson d'un litre. Les écouteurs n'étaient pas ajustés à l'oreille mais maintenus devant le pavillon soit par un serre-tête soit par l'utilisateur, au bout d'un manche en bois ou ébonite.

Photo serre-tete / poignée

D. Commercialisation :

Aux USA:
Les premiers appareils ont été commercialisés dès 1899 par Akouphone Company (la firme crée par Hutchinson) avec ses produits Akoullalion (Akouphone, Acousticon, Massacon...).
En 1903, une nouvelle entreprise est crée : Hutchinson Acoustic Co. et Mears , un ancien collaborateur d'Hutchinson, créait sa propre entreprise en 1904 : Mears Radio-Hearing Device Corp..
C'est General Acoustic Company (1906) puis Dictograph Products (1918) qui prendront la suite de l'entreprise -en faillite- d'Hutchinson mais sans lui.

On peut également citer aux USA : l'Oriphone de Harper commercialisé dès 1902, les marques Globe Ear-Phone Co. (1907), Gem Ear Phone Co. (1912), Stolz Electrophone Corp. (1911 ou 1914), Magniphone Co. (1914), Port-O-Phone Corp. (1914), Telenor Corp. (1916).

Enfin il faut parler de la marque synonyme d'aide auditive en France : Sonotone, créé en 1929 à New-York pour y distribuer les appareils Siemens et qui commercialisa son premier appareil en 1930.
C'est à ce fabricant que l'on doit un des premiers appareils à conduction osseuse en 1932 (Lieber ?) à la place de l’écouteur puis un système amélioré breveté en 1934. Cette technique a décuplé les ventes en quelques années.

 

 

En France :
En 1908-1909, la société des radio télégraphes fabrique le parleur du Dr Laimé que l'on retrouve en 1913 dans le catalogue de la maison Luer au prix de 180 francs.

 En 1911 la maison Franck-Valery Frères (créé en 1883) propose son premier modèle électrique.

"Bonnet et Cherfils" propose ce type d'appareil dans son catalogue.

Audios en fabrique ou en importe :

 

Jules Lefevre avec sa Société Industrielle d'Acoustique (SIAC) a distribué Sonotone en France à partir des années 1930 et aurait fabriqué ses propes appareils électriques en 1936, à Paris, boulevard Haussman. Cette société possédait des succursales en France (notamment à Marseille, à Toulouse).

Jean Toulemonde aurait commencé a distribué des aides auditives en 1938 à Marseille et aurait, la même année, fabriqué un modèle électrique le "Surdovox". On trouve une publicité de la marque dans le journal de la Drome en 1943.

En Allemagne :
En 1905 la Deutsche Akustik Gesellshaft propose des appareils.
En 1910 la société Siemens & Halske (1847, division médicale en 1877) crée son premier appareil auditif et en 1914 avec un écouteur inséré dans le conduit sur la base d’une invention de L. Weber

En Angleterre :
En 1919 R. H. Dents commercialise ses modeles Ardente (notez le jeu de mots sur le nom).

Au Danemark :
Hans Demant a commercialisé les appareils Acousticon dès 1904, pour ensuite en assembler puis en fabriquer durant la deuxième guerre mondiale et être à l'origine de la multinationale Oticon.

 

 

En 1944 selon Watson et Tolan, 50000 appareils de ce type étaient en service aux USA.

Malgré cela, Klotz indique que jusqu’à la deuxieme guerre mondiale « beaucoup de sourds restaient fidèles à leur ancien cornet ».
 

E. Adaptation :

Il s’agit d’une simple vente de l’appareil après un éventuel essai : aucune pièce n’est sur mesure, quasiment aucun réglage n’est possible par la personne qui le vend.

Réglages : L’utilisateur pourra régler la puissance lui-même en variant le courant dans le circuit grace à une résistance variable en série.