Ere des appareils à transistor, analogiques non programmables

A. Contexte historique :
 La DS sort en 1955 et la Fiat 500 en 1957.

B. principe :
Le transistor a été inventé par Bardain... pour les laboratoires Bell en 1947, il a d’abord connu une utilisation militaire.
La première utilisation commerciale publique fut celle des aides auditives dès 1953.
Ce composant est plus fiable, moins cher à fabriquer et surtout plus petit. De plus il consomme peu et ne nécessite qu’une seule pile.

Mode d’amplification :

Schéma d’un amplificateur

Le microphone à cristal est remplacé par le microphone électromagnétique à partir de 1946.

Grâce au transistor les boîtiers disparaissent (sauf pour les gains importants, la distance écouteur-microphone permettant de limiter le larsen). On voit alors passer les appareils dans les branches des lunettes, sur des barrettes à cheveux, derrière l'oreille (contour) ou enfin à l'oreille.
Les appareils dans l'oreille (intra-auriculaires) apparaîtront un peu plus tard :
1954 Lunettes auditives Otarion « the listeners »
1955 Intra auriculaire (module clipsé à un moulage)
1959 Intra auriculaire Canal en pile 312 Dahlberg Miracle Ear
1962 Intra auriculaire Audivox selon Murdry
1988 CIC

Dans les années 50, la puissance des appareils et le rapprochement du micro et de l’écouteur amèneront à utiliser des embouts moulés pour éviter l’effet Larsen.

C. apparition

Comme souvent il existe une polémique sur le « premier ».
Pour ce qui est de l’aide auditive à transistor, les premières furent des boitiers, avec parfois un seul transistor et encore quelques tubes. En l’espace d’un ou deux ans les lampes cèderont complètement leur place.

Si l’on s’en tient à l’ordre d’apparition sur le marché, il faut énumérer en 1953 :
• Microtone T1 « transismatic » janvier 1953.
• Maïco O « transist-ear » février 1953.
• Unex TR1
• Radio-Ear 830 (dont la publicité d’époque disait qu’il était le premier).
• Oticon T3 (dont le site internet du fabricant dit qu’il était le premier).

Photo Oticon T4


Maico Transistear

D. commercialisation

Tandis qu'une partie des marques existantes s'adapte et que l'autre connaît des difficultés, de nouvelles marques apparaissent avec l’éclosion de cette technologie.
En ne comptant que le premier appareil de chaque marque, on dénombre au moins 35 fournisseurs ayant commercialisé un contour avant 1960 !

1954
• Ariston Turkis.
• Tonemaster Earette

1955
• Audiotone Unseen Ear 1
• Electro Acoustic Audiaid 760
• Otarion Whisperwate
• Qualitone ?

1956
• Acousticon A270
• Audium T11
• Dahlberg Admiral D10
• Fortiphone 5
• Micronic 87.50
• Soundmaster S4A
• Zenith Diplomat. 1957
• Audivox 78
• Belclere A59
• Danavox 576
• Goldentone B
• Maico AG
• Multitone Orette
• Paravox Curvette et CL
• Telex 962 “acuratone”, 20 et 333
• Transaudio Cordless
• Vanco Mini-ear


Photo Contour Acousticon


Photo Zenith Diplomat

1958
• Amplivox Sonete
• Beltone Minuet
• Bonochord L23 “auralite”.
• Dicton J
• Gem 46
• Mackie 450
• Oticon 550
• Phonak Golden-Ohr
• Phonovox Mity Might
• Radioear 870
• Wilco H021 “attache”
• Zenetron Ambassador

1959
• Audivox 81 Phantom
• Magnatone E1
• Micro-Electric 333
• Microtone 5 Windsor
• Monroe 8 Ear-level
• Unex TR
• Univis / Vitatone 600
• Vicon OE22

 En France :
• Audibel 63, « aurabel », 1963
• Acorel CR4, fin des années 60

E. Adaptation :

A chaque type de surdité (legères ou sévères, sur les graves ou sur les aigus, de perception ou de transmission...) correspond un appareil.
Les fabricants proposent donc des gammes d'appareils mais qui ne sont pas à cette époque des gammes de qualité ("haut de gamme" / "bas de gamme" ).

Selon l'allure de l'audiogramme et l'expérience de l'audioprothésiste le choix ira vers un modele ou un autre sur lequel il aura à sa disposition divers réglages.

Généralement : coupure des graves, coupure des aigus, tonalité générale (balance de la courbe de réponse autour d'un point), Ecrétage(MPO), Compression AGC,

Ces réglages se font à l'aide d'un mini tournevis qui agit sur des potentiometres de l'appareil.
Beaucoup de professionnels travaillent "à l'oreille", même si les premières chaines de mesure feront leur apparition.